Les chercheurs de l'université de Duke (Caroline du Nord) et du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS, Université de Montpellier I, II et III, ENSA Montpellier, CIRAD, Ecole pratique des hautes études de Paris) ont remarqué qu'en période de reproduction chaque mâle se distingue grâce à son odeur, d'autant plus complexe qu'il possède une grande diversité génétique.
Ces effluves permettraient ainsi à la femelle de choisir le meilleur partenaire «reproducteur», selon leurs travaux, récemment mis en ligne sur le site de la revue Molecular Ecology.
L'olfaction apparaît comme «un moyen de communication plus important que prévu chez certains singes, tout particulièrement chez les lémuriens», note le CNRS dans un communiqué. Ces mammifères, qui vivent presque exclusivement à Madagascar, regroupent plus d'une trentaine d'espèces, dont l'une des plus connues, le lemur catta, vit en petits groupes sous la domination des espèces.
Dans cette espèce, «la communication olfactive joue un rôle prépondérant dans les relations sociales» et le mâle «possède trois jeux de glandes produisant des composés chimiques odorants, parmi lesquelles les glandes scrotales situées au niveau des testicules».
Marie Charpentier, chercheur au Centre d'écologie fonctionnelle évolutive et ses collèges de l'université de Duke ont été étudié les effluves de ces glandes sur un échantillon de 19 mâles adultes provenant d'une colonie en semi-liberté hébergée au Duke Lemur Center, précise le CNRS.
Ils ont découvert un lien entre la diversité chimique des odeurs sécrétées et la diversité génétique de l'individu: plus un mâle était d'une grande variété génétique, plus le parfum était complexe, avec des composés odorants fréquents et abondants.
Or, «ce phénomène n'est observé qu'en saison de reproduction, une période relativement stressante pour les mâles qui entrent en compétition pour accéder aux femelles». Ces dernières pourraient ainsi repérer les mâles les plus hétérozygotes, un signe de santé, grâce à leur parfum, évaluant ainsi «la valeur génétique du mâle» pour «choisir celui qui aura les meilleures qualités à transmettre à ses descendants».
Par ailleurs, «plus des mâles sont distants par l'odeur, plus ils le sont génétiquement», note le CNRS. Le message olfactif apporterait ainsi une précision sur le degré de parenté entre deux lémuriens. Là encore, le lien n'existe qu'en période de reproduction.
Source:cyberpresse.ca
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