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mercredi 13 août 2008

La pêche à pied a ses régles!

La pêche à pied de loisirs est pratiquée par des milliers de personnes qui ignorent souvent la réglementation. A Oléron, une association veille au grain.


Plus facile de nous apitoyer sur le sort des baleines que sur celui des bigorneaux ! Un plateau de fruits de mer de trois cents tonnes a été prélevé l'an dernier rien que sur l'île d'Oléron par les pêcheurs à pied amateurs ! Six fois plus que les professionnels assermentés ! Sables, vases et rochers sont fouillés et retournés par une armée de soixante-dix mille autochtones et estivants qui vivent, en toute liberté, des moments magiques dans la nature.
En soi, ces séances de cueillette ne seraient pas condamnables si deux tiers de la récolte n'étaient pas irrespectueux par rapport à la réglementation. « L'an dernier, 80 % des palourdes vérifiées dans les paniers étaient inférieurs à la maille des 4 cm », peste Jean-Baptiste Bonnin contre ce véritable gaspillage écologique. Depuis 2006, l'homme joue les sentinelles parmi les coureurs de grèves. Il est le coordinateur de l'association Iodde (île d'Oléron développement durable environnement) qui a mis au point un protocole pour compter autant les pêcheurs que les prises.
Après une maîtrise de sciences naturelles obtenue à Poitiers, l'homme est revenu sur son île. Son action vient d'être récompensée par un prix de 10.000 € de la Fondation Nature et Découvertes.
Si la pêche à pied a toujours fait partie des usages, l'essor du tourisme a totalement bouleversé l'activité. Par une belle journée d'été à fort coefficient de marée, ils sont 7.000 sur Oléron à s'activer avec des pelles, des griffes, des crocs, des seaux et des glacières. Beaucoup, confiants dans leur technique, répètent à l'envi les mêmes erreurs. Ils ne lisent guère les arrêtés des Affaires maritimes qui indiquent les engins, la taille et les volumes des prises autorisés. Et comme les contrôles ne sont pas assez nombreux, ils se croient tout permis.
Les tout petits animaux n'ont pas d'intérêt culinaire particulier. « Le seul fait de les déplacer, dit Jean-Baptiste Bonnin, les rend vulnérables car ils perdent leur micro-habitat. Songez que 64 millions de rochers sont retournés annuellement à Oléron et la moitié des gens ne les replacent pas correctement. »

Des millions
de rochers
retournés
et mal replacés


Le piétinement peut s'avérer destructeur pour les gisements de coquillages et les fourches et les râteaux détruisent la couche supérieure de la vasière. Le mieux est de pratiquer à la main avec des gants. Les crustacés qui viennent de muer (ils ont des articulations et une carapace molle) sont pleins d'eau. Inutile de les emmener. Les femelles qui portent des œufs doivent être également laissées sur place.
Le pire est que beaucoup de crustacés finissent à la poubelle car ils ne sont pas restés assez frais jusqu'à leur préparation. Qu'on se le dise sur les estrans : même avec une bonne mayonnaise, les petits crabes et les étoiles de mer ne se mangent pas !

A Saint-Denis d'Oléron, la zone située à l'ouest du phare de Chassiron est interdite jusqu'en 2009 et fait l'objet d'un suivi scientifique pour constater l'étendue de la reconquête.

Source:la nouvelle republique

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