Le débat est clos : la planète se refroidit. Depuis début décembre, l’Europe et l’Amérique du Nord connaissent toutes deux des températures très inférieures à la normale. En Europe, le mois de décembre dernier a vu la neige recouvrir Marseille et Milan ; l’aéroport de Madrid a été fermé le 9 décembre dernier par la neige. Aux Etats-Unis, la Nouvelle-Angleterre et la Midwest ont connu ces derniers jours des températures record allant jusqu’à -35°C. Les statistiques mondiales disponibles montrent qu’il ne s’agit pas là d’une aberration locale. Selon la NASA (qui fait la synthèse du plus grand nombre d’observations météorologiques), l’année 2008 a été la plus froide du siècle (cf. http://data.giss.nasa.gov/gistemp/ pour les données détaillées). Non seulement le vingt-et-unième siècle n’a connu aucun réchauffement climatique (l’année la plus chaude jamais enregistrée fut 1998) mais, depuis deux ans, la tendance est clairement au refroidissement. Ces observations posent une intéressante question : combien de temps faudra-t-il pour que la Terre se refroidisse avant que l’on arrête de dire qu’elle se réchauffe ? Il y a maintenant plus de dix ans que presque toute la couverture politique et médiatique du climat se résume à une seule thèse : « la planète est entrée dans une phase de réchauffement sans précédent, due au CO2 produit par l’activité humaine ; tous les savants sont d’accord sur cette interprétation ; il est donc urgent de changer radicalement notre mode de vie pour réduire nos émissions de carbone et sauver la planète ». Du fait de ce barrage médiatique, peu de gens sont conscients du fait que cette thèse est scientifiquement assez faible. Certes, elle se fonde sur deux observations indiscutables : D’abord, la température de la planète a fortement augmenté entre 1975 et 1998, pour atteindre cette dernière année la température moyenne la plus élevée jamais observée depuis que des stations météorologiques sont disséminées à travers le monde (c’est-à-dire depuis la deuxième moitié du dix-neuvième siècle). Ensuite, il est vrai que la proportion de CO2 augmente dans l’atmosphère terrestre et que, si tous les autres paramètres étaient parfaitement stables, cette augmentation devrait causer un réchauffement. Et pourtant, il est impossible de tirer de ces deux faits les conclusions que les hommes politiques et la presse nous répètent chaque jour. Il y a à cela plusieurs raisons. La moyenne des températures en Amérique du Nord depuis 1998 (National Climactic Data Center, Etats-Unis). La concentration de CO2 dans l’atmosphère reste très faible. Pour chaque million de particules dans l’air que nous respirons, il y a environ 380 particules de CO2, contre environ 310 il y a cinquante ans. Personne ne connaît exactement la sensibilité de la température à une telle augmentation, mais il paraît difficile de croire qu’elle puisse suffire à causer une catastrophe mondiale. D’autant plus qu’un autre gaz qui, lui aussi, réchauffe l’atmosphère est présent en bien plus grande quantité : la vapeur d’eau, qui représente entre 10.000 et 40.000 particules par million de particules d’air à la surface de la terre (4.000 si l’on compte les couches supérieures de l’atmosphère au-dessus des nuages). La part des émissions de CO2 due à l’activité humaine est très faible – moins de 5 % du total. Le reste est dû à la décomposition des plantes, à l’activité volcanique, à la respiration et à la digestion des animaux ainsi qu’aux échanges réciproques de CO2 entre les océans et l’air. Alors que l’augmentation de la concentration en CO2 est observée dans toute l’atmosphère, le réchauffement « planétaire » de 1975-1998 fut, malgré son nom, exclusivement un réchauffement de l’hémisphère Nord. La plus grande partie du continent Antarctique (sauf la péninsule antarctique qui fait face au Chili) s’est refroidie pendant cette période. Au contraire, la zone arctique a connu (du moins jusqu’à 2007) un réchauffement supérieur à celui du reste de la planète. Enfin, les données historiques ne montrent pas une forte corrélation entre l’évolution de la concentration de CO2 et l’évolution des températures. Le CO2 augmente assez fortement et régulièrement dans l’atmosphère depuis 1945. Mais la température n’a augmenté que pendant le tiers de cette période. De 1945 à 1975 – les « trente glorieuses » d’une économie alimentée au charbon et au pétrole, sans les technologies de capture du carbone qui se sont imposées depuis – les températures ont baissé. (Il était de mise, au début des années 1970, de s’inquiéter du refroidissement climatique à venir !). De 1975 à 1998, elles ont rapidement augmenté. Puis, elles se sont stabilisées pendant huit ans et, depuis deux ans, sont reparties à la baisse, au moment même où la croissance économique rapide de la Chine et de l’Inde augmentait de nouveau les émissions humaines de CO2. Sur une très longue période – plusieurs centaines de milliers d’années – on note bien une corrélation entre concentration de CO2 et températures. Le graphique suivant a été utilisé par Al Gore dans son film Une vérité qui dérange. Mais ceux qui ont vu le film auront peut-être remarqué que Gore ne dit jamais explicitement ce qu’il veut nous faire croire (« le CO2 fait varier la température »). Il tourne autour du pot, disant « les deux graphiques se ressemblent (…) il y a une forte corrélation ». La raison de cette finesse d’avocat est bien simple : il suffit de regarder le graphique de près pour noter que les évolutions de la concentration de CO2 suivent – entre quatre à huit siècles plus tard – les évolutions des températures. C’est donc le réchauffement de la planète qui entraîne, après un long délai, l’augmentation du CO2 : les océans plus chauds relâchent plus de CO2 qu’ils n’en absorbent, de même qu’une canette de coca-cola laissée à la chaleur risque d’exploser. Inversement, c’est le refroidissement qui provoque la diminution des concentrations de CO2, progressivement absorbé par les océans refroidis. |
De SCIencextr3me |
La corrélation de long terme entre température et CO2 : les changements climatiques précèdent les variations de concentration.
Il ne fait aucun doute que Gore connaissait la vérité et a délibérément induit ses spectateurs en erreur. Sans cela, il ne pèserait pas ses mots avec autant de précision pour ne pas dire ce qu’il veut faire croire et ne pas être, le cas échéant, tenu pour responsable de ses mensonges.
Cette mauvaise foi sans scrupules n’est pas seulement un trait de caractère personnel d’Al Gore (même si elle est cela aussi : la Haute Cour de Londres, dans un jugement du 2 octobre 2007, a ainsi identifié neuf contre-vérités scientifiques délibérément incluses dans son film). Depuis plusieurs années, presque toute la couverture politique et médiatique du climat se résume à trois règles.
Ces trois règles sont scrupuleusement respectées par Al Gore, par la plus grande partie du mouvement écologiste et par le Groupement Intergouvernemental d’Etudes du Climat (GIEC), une institution spécialisée de l’ONU créée dans le but précis de répandre la panique planétaire :
- D’abord, terrifier l’opinion à partir de vérités partielles ou même d’histoires inventées de toutes pièces.
- Ensuite, ne donner aucune couverture médiatique aux savants de premier ordre qui expriment leur désaccord par rapport à un « consensus » qui est, depuis longtemps, plus politique que scientifique.
- Enfin, après avoir terrifié l’opinion et refusé tout débat, en conclure bravement que « le débat est clos » et que le monde doit réellement s’alarmer.
Il y a deux solutions pour terrifier l’opinion. La première est de présenter une vérité partielle. Ainsi, il était vrai, jusqu’à très récemment, que les glaces reculaient dans l’Arctique.
Dans le même temps, la calotte Antarctique, qui contient 90 % des glaces du monde, était en augmentation. Il suffisait donc de ne parler que de l’Arctique, et de passer l’Antarctique sous silence, pour laisser croire que le monde allait subir une fonte massive des glaces menaçant d’engloutir des régions entières.
L’autre solution est de mentir entièrement. Les lecteurs de la Ména se souviennent ainsi peut-être qu’en 2004 – année de forte activité cyclonique en Amérique du Nord – le GIEC avait annoncé au monde que le réchauffement climatique était la cause de l’augmentation du nombre des cyclones.
La seule petite difficulté était que cette annonce ne s’appuyait sur aucune étude ou recherche scientifique. « Aucune » ne signifie pas ici « recherches insuffisantes ou non encore vérifiées » mais bien « rien de rien de rien » : le GIEC avait inventé de toutes pièces, à des fins purement politiques, une corrélation qui n’existait pas.
Le spécialiste des cyclones au sein du GIEC, le professeur Christopher Landsea de l’université du Colorado, n’avait pas été consulté et démissionna de l’organisation. Lorsque, au cours des années suivantes, le nombre des cyclones repartit à la baisse, l’ONU cessa discrètement d’évoquer une corrélation.
Un autre exemple de mensonge fut le graphique « en crosse de hockey », que le GIEC publia en 2001 et qui fut immédiatement reproduit à travers le monde. Les lecteurs de la Ména se souviendront peut-être avoir vu ce graphique au début de notre décennie :
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