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mardi 9 septembre 2008

Les animaux de laboratoire vivent plus longtemps!

Les travaux concernant le vieillissement sont généralement conduits sur des animaux qui ont une courte durée de vie (insectes, vers, souris) mais qui sont élevés dans des conditions de laboratoire plutôt favorables par rapport à la vie sauvage : environnement tempéré, moins de risques infectieux ou parasitaires et pas de problèmes d’alimentation…



Disposant de peu de données relatives à l’espérance de vie de ces mêmes animaux à l’état sauvage, certains biologistes s’interrogent sur d’éventuels biais dans les études concernant la longévité. Les conditions de vie en captivité pourraient expliquer une plus grande espérance de vie, indépendamment de tout autre cause, traitement ou manipulation génétique.

Des chercheurs des Universités de Nouvelle-Galles et du Nebraska se sont interessés à ce sujet et ont voulu comparer le devenir d’une mouche géante australienne, Telostylinus angusticollis, connue pour son dimorphisme sexuel. Pour identifier les mouches dans la nature, ils ont inscrit des codes de reconnaissance sur leurs dos à l’aide d’une peinture à l’émail puis enregistré les allées et venues des individus marqués sur des troncs d'acacias en même temps qu’ils surveillaient leurs « cousines » en captivité.

Les résultats, publiés dans la revue American Naturalist, révèlent des contrastes saissisants entre les insectes élevés en laboratoire et ceux vivant à l’état sauvage. Chez les mâles, le taux de vieillissement (mesuré par l’augmentation des taux de mortalité avec l'âge) est au moins deux fois plus important dans la nature qu’en captivité. De même, et pour les deux sexes, l'espérance de vie à l'état sauvage a été considérablement plus courte qu’en élevage. Pour les auteurs, le stress lié à la vie sauvage explique certainement cette différence. Il reste à comprendre comment cette pression environnementale influe sur l’expression des gènes qui modulent le vieillissement.

Ces résultats signifient également que les études menées en laboratoire sur la sénescence et l’allongement de la vie doivent être intérprétées avec beaucoup de précautions.


Sciences et Avenir.com

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