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mardi 2 décembre 2008

ESPAGNE: le Lynx pardelle n'est plus en danger


Les scientifiques internationaux se déclarent optimistes concernant la situation du félin

Grâce à plusieurs projets de récupération de l’espèce, le Lynx ibérique est parvenu à dépasser la situation de « danger critique d’extinction » où il se trouvait depuis 1960. C’est la conclusion des 200 experts venus de 13 pays et réunis du 17 au 19 novembre 2008 à l’Université de Huelva à l’occasion du 3ème Séminaire de Conservation du Lynx ibérique. « Nous sommes passés d’un état critique d’extinction à une situation seulement de vulnérabilité », a expliqué Urs Breitenmoser, Président des spécialistes des félins de l’UICN (Union Internationale de la Conservation de l’Environnement). Témoignant de ce succès, la date de réintroduction des individus prévue pour 2010 concernant les zones de Cordoue et de Jaén a même été avancée: elles auront finalement lieu dès 2009.




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Le total des lynx survivants en Andalousie est de 200 individus. Ils se trouvent principalement en Sierra Morena et en Doñana. Ces 200 lynx représentent la totalité de la population mondiale de cette espèce, puisqu’elle se trouve uniquement dans la Péninsule ibérique. Ceci dit, même s’on a évité l’extinction, la situation l’espèce est encore préoccupante. Pour rappel, en 1960, le nombre de lynx était estimé entre 5.000 et 6.000 individus (voir tableau). À partir de cette date, du fait l’urbanisation excessive et la transformation des domaines champêtres dans des parcelles de culture, a commencé la baisse. En 1990, son habitat a été très réduit, et en 2002 on ne comptait plus qu’à peine une centaine de lynx dans des zones isolées d’Andalousie. Aujourd’hui, en 2008 le chiffre est remonté à 200 et, chose importante, tous les individus sont suivis et contrôlés.

Les experts sont unanimes pour dire que l’évitement de l’extinction est un triomphe. « Nous sommes prometteurs, optimistes et avec des désirs de continuer à travailler », affirmait Miguel Angel Sola, directeur du programme de conservation LIFE Natura. Des spécialistes dans la réintroduction d’autres espèces apparentées au Lynx ont partagé à l’Université de Huelva leurs succès et leurs échecs. La survie du Lynx boréal (Lynx lynx), du Lynx du Canada (Lynx canadensis) et du Chat sauvage (Felis sylvestris) ont été certains des cas exposés devant un auditoire regorgeant de biologistes, scientifiques et volontaires. On peut notamment souligner la présentation de Marianne Hartmann, de l’Université de Zurich (Suisse), sur la réintroduction du Chat sauvage en Allemagne. « Mon projet a fonctionné et mes chats sont sains », a compté. Les causes de la quasi-extinction du Lynx ibérique, aussi connu sous le nom de « fantôme de la bruyère » ont principalement été quatre : la disparition des bruyères méditerranéennes provoquée par l’extension de l’agriculture ; la construction excessive depuis 1960 ; la pénurie de lapins, qui constituent 85% de son alimentation, et l’attitude « peu conviviale » de l’Homme (attaques et chasse furtive).

Le Gouvernement d’Andalousie a approuvé le premier programme d’actions pour la conservation du Lynx en 2000, avec un budget 3.245.465 d’EURO. Ce programme a été la base pour le projet Life, qui a été entamé en 2002. L’Union Européenne a apporté des fonds qui ont couvert jusqu’à 30% du budget total. « La nouveauté de cette année : la réintroduction de nouveaux individus », a souligné le responsable du programme Life. De son côté, Astrid Vargas, directrice du programme d’élevage en captivité (”programme ex-situ”) a annoncé la naissance de 13 chiots cette année. Dans le futur proche, ces lynx pourront aussi être relâchés. On cherche des accords avec les provinces d’Estrémadure, Castilla-La Mancha et le Portugal.

Francisco José Marin, secrétaire de l’Environnement, a offert son appui à des projets futurs. « Je vous rappelle que le bureau de conseillers est à votre disposition complète », a-t-il dit dans la salle des fêtes. « Être témoin de la survie d’une espèce ne peut se produire qu’une seule fois dans la vie. Nous devons nous sentir très heureux d’avoir récupéré le Lynx ibérique », concluait Urs Breitenmoser.
source:actulinx



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